Limogé par la direction du MC Alger, Faouzi Benzarti confirme pour la énième fois que c’est un entraîneur atypique, «original», voire spécial, qui devient un cas d’école en football. Le plus titré des entraîneurs tunisiens certainement, le plus autoritaire avec un style émotif exagéré souvent qui, semble-t-il, colle parfaitement avec le profil du joueur tunisien. Benzarti est, en revanche, l’entraîneur tunisien le plus critiqué dans sa conduite dans un club, le plus polémique avec des fugues et des bras de fer qui l’ont discrédité auprès de maints clubs. Il incarne à la fois l’entraîneur efficace et gagneur et celui à problèmes. Certains parlent même de la fin d’un cycle et d’une carrière, surtout après ses va-et-vient au Raja et au WAC et, dernièrement, avec le MC Alger. Autant il a réussi au Raja dans un premier temps (finale du Mondial des clubs) et le WAC (titre de champion), autant il a raté son retour au Maroc et autant il a sombré dernièrement avec le MCA. Benzarti, tel qu’il aime prétendre, adore les succès, les titres, manie (et maîtrise) l’art de diriger une équipe sur le court terme (une saison maximum).
Ce n’est pas le genre d’entraîneurs qui aiment le projet sur le long terme. D’ailleurs, et depuis son ascension à l’Etoile (son premier titre de champion en 1987), il n’a jamais réussi à rester longtemps dans un seul club et à défendre un titre qu’il a gagné.
Il vient, il a les meilleurs joueurs ou les plus prometteurs du moment, il les «optimise» et les stimule avec ses méthodes musclées et son tempérament nerveux et autocratique, puis les joueurs, à force d’être sollicités, sont blasés, ou blessés et finissent par chuter aussi vite qu’ils ont émergé. Benzarti est celui qui a entraîné à plusieurs reprises le quatuor prestigieux du championnat, et ce, sur différentes périodes depuis les années 80, et c’est quelque chose de considérable. Mais en même temps, c’est l’entraîneur qui n’a pas réussi à rester longtemps, à bâtir un projet consistant sur la durée. Et depuis quelques années, Benzarti a perdu de son savoir-gagner, de sa réputation de celui qui réussit les prises de risques et les challenges les plus compliqués. Toutefois, il reste un entraîneur au palmarès inégalé et difficile à atteindre, mais ses manières dures ne vont plus avec le profil actuel des joueurs d’aujourd’hui, rebelles et qui n’aiment pas les entraîneurs «cassants» et exigeants qui n’ont aucun «feeling» avec leurs joueurs. Faouzi Benzarti va-t-il rebondir dans un autre club maghrébin ou un club tunisien, lui qui commence à sentir la fin de carrière ? Une chose est sûre, ce n’est plus l’entraîneur qu’on fera tout pour le ramener dans un club. Et cela, Benzarti ne veut pas l’admettre.